ENS
Qu'est-ce qu'un Espace Naturel Sensible ?
Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) ont pour objectif de protéger un patrimoine naturel, paysager ou géologique de qualité, qui se révèle menacé ou vulnérable par l’urbanisation, le développement d’activités ou des intérêts privés.
En sus de cette mission de conservation, les ENS ont aussi une mission d’accueil du public et de sensibilisation, au moins dans certains lieux et à certaines périodes de l’année si cela n’est pas incompatible avec la fragilité des sites.
Ces Espaces Naturels Sensibles sont établis à l’initiative des conseils départementaux des départements. Ils peuvent pour cela mettre en place une taxe spécifique : la Taxe des Espaces Naturels Sensibles (TDENS) sur les permis de construire.
Les fonds alimentés par cette taxe servent alors à acquérir, restaurer, aménager et gérer les milieux naturels menacés. La propriété et la gestion de ces espaces peuvent échoir aux départements ou bien à une tierce partie conventionnée (association, conservatoire du littoral, etc.).
Les Espaces Naturels Sensibles en Isère :
Il y existe actuellement 17 sites départementaux (acquis et gérés par le département) et 124 sites locaux (acquis et gérés par les communes).
La très grande richesse de la faune, de la flore et des milieux hiérois ont incité la commune à labelliser deux sites en ENS : le plateau de Larina ainsi que la tourbière et le lac.
Le plateau de Larina
A la frontière entre la plaine du Rhône et le plateau calcaire, les falaises de Larina dominent le village de Hières sur Amby, à l’ouest de l’Isle Crémieu.
Cette mosaïque de milieux offre au regard un paysage diversifié, à la faune et la flore caractéristiques. Sur 90 hectares, les interactions entre l’homme et la nature ont permis le maintien de ces écosystèmes au cours des siècles d’occupation de l’éperon rocheux.
Les falaises et éboulis sont soumis à deux forces contradictoires : l’érosion, qui use la roche et la colonisation des végétaux, qui la stabilise. En évolution permanente, ce milieu offre un abri à des nombreuses espèces caractéristiques : le buis, le genêt poilu, le cornouiller sanguin (arbuste aux rameaux et feuilles rouge sang) etc. La pelouse sèche, appelée aussi pelouse xérophile, est un milieu herbeux avec peu de terre et ensoleillé. Elle abrite de nombreuses plantes adaptées à la sécheresse, telles que la Pulsatille rouge, les orchidées : Orchis homme pendu, Ophrys mouche ou encore l’Orchis pyramidale et la Spiranthe d'été.
Les falaises regorgent de cavités et de promontoires, difficilement accessibles, offrant aux oiseaux des caches pour nicher en sécurité et des postes d’observation. Ainsi, les falaises ouest de l’Isle Crémieu présentent une grande diversité d’oiseaux : le faucon pèlerin, le grand duc, le grand corbeau, l’hirondelle des rochers, le martinet alpin…
La forêt de chêne et de charme est très représentative de celles de la région : le chêne pubescent, espèce plutôt méditerranéenne, appelé aussi chêne blanc car le dessous de ses feuilles est recouvert d’un fin duvet blanc, le charme reconnaissable à ses feuilles vertes, brillantes et finement dentelées, le buis, arbuste pionnier à feuilles persistantes…
La tourbière et le lac
Lieu de mille légendes, la tourbière et le lac de Hières abritent sur une trentaine d'hectares une faune et une flore rares, spécifiques de ces milieux humides : le Jonc marisque aux feuilles rigides et coupantes, la Rousserole turdoïde, petit oiseau vivant essentiellement dans les roseaux où il y trouve sa nourriture, le Pic noir, oiseau cherchant de petits insectes dans les troncs d’arbres en y faisant un trou avec son bec solide, la tortue Cistude d’Europe, tortue d’eau douce fortement menacée de disparition, protégée au niveau national.
Exploitée jusqu'en 1960 pour ses ressources en tourbe et en bois, l'abandon de ces pratiques traditionnelles a entrainé une évolution du milieu (installation de la forêt) où la nature a repris sa place.